« Casablanca » : La porte de la liberté

4 juin 2019


Photo AlloCiné

C’est en 1942 que Michael Curtiz a réalisé Casablanca. L’action se situe pendant la seconde guerre mondiale à Casablanca au Maroc, contrôlé par le gouvernement de Vichy. Le héros Rick (Humphrey Bogart) est propriétaire du Rick’s Café Américain. Cynique et désenchanté, il est confronté à des sentiments contradictoires. Il veut faire croire qu’il ne s’intéresse qu’à ses affaires et que les ravages de la guerre ne le concernent pas. Il est toujours épris d’Ilsa (Ingrid Bergman) qu’il a connu jadis à Paris. Mais il va faire tout son possible pour aider le leader de la résistance tchèque, Victor Laszlo, l’époux d’Ilsa, à fuir pour les États-Unis. Rick privilégie ainsi son engagement contre l’Allemagne en sacrifiant ses sentiments pour la femme qu’il aime. C’est à Casablanca, en effet, que convergent les réfugiés fuyant l’Europe hitlérienne, dans l’espoir d’atteindre les États-Unis. Si l’Amérique avait été la Terre promise des premiers pionniers, lors de la Seconde Guerre mondiale, elle fait figure de terre de liberté et de salut.
Ce suspens, cette recherche romantique de liberté rendent le film particulièrement attachant. Les dialogues y sont éblouissants. Le « Play it again, Sam » (en réalité Play it once, Sam) d’Ingrid Bergman s’adressant au pianiste, lorsqu’il interprète As Time Goes By, nous plonge dans un fort sentiment nostalgique. Les acteurs sont tous excellents. Le jeu du couple Bogart/Bergman remporte l’adhésion tant il est profond et émouvant, malgré les critiques que le film suscita dès l’écriture du scénario. L’organisation de régulation cinématographique (le Code Hays), oh combien conservatrice et pudibonde et son patron, Joseph Breen, avaient alors refusé que l’on suggère que le capitaine Renault (l’officier de police représentant le gouvernement français, interprété par Claude Rains) puisse profiter de sa position dominante (il est en effet le seul à pouvoir délivrer des visas pour les États-Unis) pour séduire des femmes. Joseph Breen propose alors des modifications, notamment que l’adultère (d’Ilsa avec Rick) soit justifié en précisant qu’Ilsa croyait que son mari Victor était mort au combat. Breen faisait d’ailleurs une fixation sur l’adultère. Chaque fois qu’un film l’évoquait, il exigeait qu’il soit condamné et puni. Finalement, les scènes que Breen voulait supprimer dans Casablanca, resteront – heureusement – toujours présentes dans le film.
On vibre de patriotisme lorsque les clients et soldats français présents au Rick’s Café, entonnent La Marseillaise pour couvrir les chants des officiers nazis. On jubile de joie lorsque Rick arrive à doubler le capitaine Renault – en lui pointant une arme – et que Victor Laszlo et sa femme embarquent juste à temps dans l’avion qui les emmène vers les États-Unis et la liberté. L’officier nazi qui tente d’empêcher l’avion de décoller est abattu par Rick. Le capitaine Renault, couvre alors Rick en demandant à son équipe d’arrêter les « suspects habituels ». C’est alors que Rick, dans une des plus belles répliques du film dit au capitaine Renault : « Louis, je crois que ceci est le début d’une merveilleuse amitié ». Tous deux décident de quitter Casablanca pour rejoindre les Forces françaises libres à Brazzaville. Casablanca, un film qui n’a pas pris une seule ride, un chef-d’œuvre !

Casablanca
De Michael Curtiz
USA 1942
Avec Humphrey Bogart, Ingrid Bergman et Claude Rains
Disponible en DVD et Blu-ray

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