La dernière tentation de Scorsese

15 mars 2017

Avec Silence, nous avons un Martin Scorsese en état de grâce. Il revient sur ses interrogations métaphysiques et religieuses qui le taraudent depuis toujours.  La plupart de ses films ont toujours été traversés par la foi, la transcendance et la sacralité, auxquelles se mêlent la lutte du bien et du mal, la culpabilité et la rédemption comme dans La dernière tentation du Christ, Mean Streets, Who’s That Knocking at My Door ou Boxcar Bertha

Ici, c’est de Dieu qu’il s’agit et surtout de son absence. Nos deux héros, des prêtres jésuites portugais à la recherche de leur maître disparu dans le Japon du 17ème siècle, assistent avec effroi à l’inquisition des Chrétiens. L’un d’eux est torturé mais ne veut pas renier sa foi. Il finira cependant par apostasier, voyant que son abjuration… et Dieu ne peuvent rien pour sauver les Chrétiens japonais suppliciés et martyrisés.

Toute cette cruauté s’expose dans une nature sublime et majestueuse, filmée avec une virtuosité époustouflante et rythmée par des sons et une musique d’une élégante discrétion. Les scènes de torture elles-mêmes ont la force des tableaux des peintres religieux anciens, comme ces crucifixions au bord des vagues, ces noyades forcées de Chrétiens ou cette décapitation au sabre à la façon du Caravage ou de Gustave Moreau.

Un chef d’œuvre.

Silence de Martin Scorsese (États-Unis, 2017)

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♦ 13 juillet 2017

J’ai vu également le film et ton analyse est pertinente.
C’est un film qui clarifie certaines positions du monde de la religion. 
Au plaisir d’échanger.
Amicalement. 
Farid

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