« Les faussaires de Manhattan » : Du rififi chez les libraires

26 août 2019


Photo : Créteil Le Palais

L’intelligence au service de la fraude ? Non. Mais l’intelligence au service du cinéma, et quel cinéma ! Une pépite de subtilité et de délicatesse. Tel est le film de Marielle Heller. C’est l’histoire d’une ancienne auteure à succès de 50 ans, Lee Israel (formidable Melissa McCarthy), aujourd’hui fauchée et dépassée. Pour se remplumer, elle commence à imiter le style de grands romanciers. Avec son confrère Jack, le très British Richard Grant, elle rédige des lettres échangées entre écrivains célèbres et les vend aux collectionneurs. Toujours un verre de whisky à la main, attachée à son chat, elle fait monter les enchères et accumule ainsi quelques milliers de dollars. Nos deux acolytes nous entrainent dans un merveilleux New York jazzy, la nuit ou sous la neige, où tout respire la culture, les arts et la littérature. Les librairies de Greenwich Village ponctuent leurs aventures. On y découvre des relations pas toujours vertueuses entre les collectionneurs et les libraires. Mais où est la vertu, là où règne nos deux contrefacteurs de génie. Lee Israel mène sa barque avec désinvolture, impertinence et humour et bien que hors la loi et coupable, elle assure avec dignité sa responsabilité, car elle estimait qu’elle était meilleure que les écrivains qu’elle imitait. On s’attache facilement à ce personnage plein de contrastes, alcoolique et négligée, mais déterminée dans son entreprise. Nous l’accompagnons sur son chemin de croix, vers sa rédemption. Condamnée, mais fière d’avoir surmonté ses blessures, elle est enfin reconnue comme un grand écrivain. Décidément, ces faussaires nous offrent un film bien sympathique.

Les faussaires
Marielle Heller

USA – 2019
En salles depuis le 31 juillet 2019
Disponible en DVD et Blu-ray

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