« Les Sept Mercenaires »  : Ballet pour 7 fusils et une mitrailleuse

28 septembre 2023


Photo : SensCritique

C’est une véritable chorégraphie au son des sifflets et des pétarades de révolvers et de fusils que nous livre ici Antoine Fuqua. Oui, dans ce remake du film Les Sept Mercenaires de John Sturges réalisé en 1960, on ressent bien l’influence de Peckinpah, de Tarantino ou de Michael Mann. Tout y est : la violence des scènes d’action ou la confrontation courageuse d’hommes au passé trouble face à la mort. Ici, comme dans l’original de Sturges, les mercenaires, emmenés par un Denzel Washington convainquant, luttent pour venir en aide à la population d’une petite ville, en l’occurrence la ville de Rose Creek en 1879. La population est menacée par l’affairiste Bogue qui terrorise les habitants dans le but de leur ravir leurs terres. Dès le début du film, ils sont victimes d’une violente attaque, l’église est brulée, des hommes sont abattus lors d’une fusillade. Emma Cullen dont le mari a été assassiné par les hommes de Bogue fait appel au chasseur de primes Sam Chisholm (Denzel Washington). Ce dernier et ses recrues acceptent de s’engager et vont peu à peu fraterniser avec la population. Dans l’attente d’une éminente attaque de Bogue et ses équipes, on les voit entrainer les hommes au maniement des armes, creuser des tranchées, monter des barricades… dans une bonne humeur et un désintéressement non exempt d’une volonté de se racheter de leurs méfaits passés.
Peu après, des centaines d’hommes envahissent la ville et vont se mesurer à la puissance des mercenaires. Commence alors une séquence d’une violence extrême formant comme un tableau animé, une chorégraphie endiablée… un spectacle époustouflant. Les références cinématographiques ne manquent pas. On pense à La Horde sauvage de Sam Peckinpah ou encore à Heat de Michael Mann. Ça tire, ça siffle de tous les côtés. Avec un dextérité inouïe, les mercenaires se lancent les fusils comme dans un match de rugby. Leurs révolvers crachent les balles à droite, à gauche, en haut, en bas, en tirs croisés. Un véritable feu d’artifice, un festival explosif sur un immense plateau. Mais que de morts et de blessés ! La mitrailleuse de Bogue s’en mêle accentuant le carnage, jusqu’au sacrifice de l’un des mercenaires qui détruit la mitrailleuse avec son bâton de dynamite. Bogue s’en sort et vient affronter Sam Chisholm en duel. Ce dernier perd l’avantage mais sera sauvé par Emma Cullen qui, à la dernière seconde, abat Bogue d’une balle. Comme le faisait déjà Grace Kelly dans Le train sifflera trois fois de Fred Zinnemann (1952).
Fin de partie, la ville est sauvée et débarrassée de cette bande d’affairistes prédateurs grâce au courage des mercenaires et de la population. Les trois mercenaires survivants, filmés en plongée comme des héros, quittent la ville acclamés par la population.
Par ce film, Antoine Fuqua ne se prive pas de lancer ses flèches contre un certain capitalisme sauvage dont Bogue est la métaphore. Face à cette Amérique du profit et de l’exploitation, le casting du film magnifie une Amérique de la fraternité interraciale. Il y a bien parmi les sept mercenaires, un amérindien, un asiatique et un afro-américain en la personne de Sam Chisholm.
Sans avoir « l’élégance » du film original de Sturges, Les Sept Mercenaires d’Antoine Fuqua est un film réjouissant.

Les Sept Mercenaires
Antoine Fuqua
USA/Australie – 2016
Avec Denzel Washington, Chris Pratt, Ethan Hawke
Disponible en DVD et Blu-ray

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